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terres de soleil et de sommeil

XIII

Et ce fut le lendemain, par une journée claire et blême comme les autres, au village de Zâlé, petit bourg de terre grise tout rempli d’ombre et de silence, jeté, pareil aux autre parmi la plaine mortelle et sépulcrale. Tout le jour, j’avais marché lentement près de Sama, avec ce fiévreux désir de gagner du terrain sans relâche, pour arriver plus tôt à Léré où serait le repos de tous et la fin pour moi de la mort qui m’accablait davantage de minute en minute. Sama, en quelques jours, était devenu maigre, si maigre que les os saillaient sous la peau mate et tendue. A sa vue, — lui aimable pourtant et comme jadis — s’exaltait en moi une