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terres de soleil et de sommeil

XII

Le 10 février, j’atteignais Lamé, la dernière étape avant le poste de Léré. J’arrivais donc en plein pays connu et je repassais avec plaisir dans ma mémoire ces longues marches qui m’avaient conduit de Carnot, aux rives boisées de la Nana, puis aux montagnes arides de Yadé, puis aux bords sablonneux duLogone, et enfin, par une interminable route vers le Nord-Ouest, à travers les paisibles fermes des Lakas. Je me voyais près de revoir des hommes de mon pays et de goûter l’animal repos qui suit les équipées africaines. Et pourtant, je n’éprouvais nul contentement. Je sentais en moi un vide angoissant, une inexplicable tristesse de-