en mugissant vers les fermes basses, éternellement endormies sous le soleil de plomb, comme des tombeaux oubliés…
O le triste exode dans la lumière impitoyable ! O la terre sans printemps et sans automne, où l’harmonieux retour des saisons est inconnu ! l’épouvante d’ignorer toujours les sourires heureux des arrière-saisons, et la tendresse apaisée de l’automne ! la terre maudite qui fait froid au cœur et laisse des traînées de navrance au cœur enthousiaste de la route !
Sama en mourra bientôt, comme tant d’autres !…
Déjà il ne parle plus, et il me montre seulement, de temps en temps, sa poitrine étroite, avec un geste d’abandon. A Bohon, je lui ai trouvé un cheval. Durant les marches, il oscille lentement la tête à droite et à gauche, et ses longues jambes, qui maigrissent chaque jour, pendent lamentablement sur chaque flanc de la bête. Le soir, il s’étend sur une natte, nu, avec une insouciance étonnante chez lui qui