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terres de soleil et de sommeil

XI

A rentrée du pays des Moundangs où nous parvînmes vers les derniers jours de janvier, Sama tomba malade. J’eus un triste pressentiment et je devinai que la petite âme obscure, à peine entr’aperçue en un jour de ma vie, la petite âme inconnue, rencontrée sur le chemin et vouée à l’éternel oubli, allait s’envoler, elle aussi, sans rien laisser derrière elle qu’un peu de tristesse éphémère que d’autres cieux et d’autres terres aboliraient. Elle aussi ! Et bien d’autres déjà étaient morts, jetés hâtivement dans un trou qu’un peu de terre recouvrait, perdus dans l’impénétrable savane… Car les pays du Logonè sont durs aux Bayas. Tout