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terres de soleil et de sommeil

sous un nété. On ne voyait personne, ou seulement une vieille accroupie au seuil d’une case et qui nous regardait passer avec des yeux mauvais.

Pauvres villages, bien différents des grandes fermes du Logone ; et pauvres gens, apeurés par la perpétuelle menace des Foulbés du Boubandjidda, traqués à chaque instant par ces terribles « razzieurs » qui périodiquement viennent ravager le pays et s’emparer des femmes et des enfants[1].

Au village de Gombaï, un de nos hommes a été blessé. Il était resté en arrière de la colonne, traînant un cabri qui sans doute avait excité la convoitise des gens de Gombaï. Je le

  1. En général, ces captifs lakas des Foulbés ne sont pas maltraités, et lorsqu’il leur arrive de revenir dans leur pays, ils n’ont qu’une idée en tête, c’est de retourner dans le pays foulbé qui leur offre les bienfaits d’une civilisation déjà beaucoup plus avancée. Cette civilisation, ils se l’assimilent si complètement que, de retour dans le pays laka, ils sont mal reçus et traités comme des étrangers. Aussi désirent-ils le plus souvent revenir auprès de leurs maîtres.