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terres de soleil et de sommeil

X

Puis ce furent des terres identiques et d’identiques villages. Quelquefois, nous descendions au fond de vallées profondes et ces vallées étaient si droites qu’elles semblaient des avenues vers l’infini. Les eaux coulaient vers l’ouest, c’est-à-dire vers la Bénoué, mais presque toutes les rivières étaient à sec depuis quatre mois qu’il n’était pas tombé de pluie. La campagne était âpre, rude et sans grâce. Un village apparaissait : deux ou trois familles, chacune resserrée dans l’enceinte d’une haute palissade et isolée des autres familles par de grands espaces de terre noire, encombrés de racines noueuses. Un chien maigre aboyait