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terres de soleil et de sommeil

IX

Nous étions loin, bien loin, quand je connus que Sama était un bon petit animal, avec un petit coin de bonté dans le cœur et même de la tendresse silencieuse qui se cachait. Quand je satisfaisais un désir de Sama, jamais il ne m’en témoignait aucune reconnaissance ; quand je le frappais, il ne m’en témoignait non plus aucune colère, et, même, il m’en estimait davantage. Cette altitude était tout à son profit, car lorsque je lui faisais du bien, je ne demandais jamais qu’il me remerciât, à la manière des blancs, et, d’autre part, son silence, lorsque je lui faisais du mal, était pour moi un reproche qui m’emplissait de tristesse et de remords.