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terres de soleil et de sommeil

toi, qui méconnais l’inexorable ici de la vie, car même victorieux, tu prépares secrètement la défaite, et, dans ton triomphe, il y a le germe de la pourriture et de la mort.

Il est une merveilleuse apparition. Parmi les arbres clairs, il semble auréolé de divine et sereine clarté.

Il est quelque chose d’aboli qui ressuscite. Il est la propre statue de la Jeunesse et de la Beauté.

Je lui préfère Sama, si faible, si gracile, avec sa petite âme si compliquée. Mais comme l’autre est plus jeune, plus primitif, plus vivant !…

Hélas ! je les ignore tous les deux… Deux hommes sont près de moi, sur le sentier ; je connais leurs coutumes, et les gestes de leur vie me sont familiers. Mais ne pourrai-je donc jamais m’approcher d’eux ? Ne pourrai-je rencontrer leurs âmes secrètes et repliées ?