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que l’hivernage, la saison torride allait finir et que donc, l’on pourrait partir, s’aventurer à nouveau dans les routes sans bords et sur les plages abandonnées du Nord. Maxence défigurait, impavide, ces prochaines équipées. Il connaissait la part que lui-même s’était choisie. Comme Pizarre, au seuil des hautes terres du Mexique, trace sur le sable, du bout de son bâton, la ligne qui sépare la vie facile de la peineuse, puis se retourne vers ses compagnons, ainsi le génie de l’Afrique s’arrête et mesure la terre. Ici, au delà de cette ligne même, dit-il, le souci et la tribulation avec la certitude de grandir, — et là, en deçà de la ligne, la vie molle et facile avec la certitude de diminuer, — mais Maxence n’hésite pas, et le prédestiné de la grandeur, se rejette vers la grandeur qu’il a choisie. Par là, il commence de se connaître, se pose comme un élément de l’équation, et juge mieux