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de l’Islam ; ils appartenaient à la glorieuse famille des Bekkaïa, dont on retrouve des membres dans le Touat, dans l’Azouad, au nord de Tombouctou, à Oualata, dans le Hodh, dans l’Haribinda, — aux quatre coins de l’immense Sahara. Étonnante dispersion qui laissait rêveur le jeune Français ! Sa pensée, un moment, s’égara vers ces terres lointaines qu’il ne verrait jamais, l’Azaouad, le Tafilalet, l’Iguidi, là-bas, dans les profondeurs roses du désert, et les beaux noms chantaient fiévreusement à son oreille. Ainsi, peu à peu, par des touches légères, son âme plongeait au recreux de la terre, s’enfonçant dans la matière impondérable du sable.

Ils arrivèrent aux ruines de la mosquée. Des blocs de pierre débités en barraient le seuil, mais de l’autre côté, on voyait une sorte de colonnade à ciel ouvert, très nue, sans l’ombre d’un ornement. Ce