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droite. Il n’y trouvait pas son compte. Il voulait le vrai désert, la vraie plénitude du désert, où vivaient ces vrais hommes qu’il avait entrevus, au seuil des tribus, les yeux baissés sur le chapelet. Il songeait à l’austère Tiris, aux grandes lignes dévastées du Nord.

Revenu à son camp, il allait prolonger sa mélancolie dans le Ksar en ruines, et là, parfois, un jeune Maure l’accompagnait, Ahmed, le fils du chef des Kounta.

— Voici la ville, lui avait dit Ahmed, où est mort le père de mon père et où mes ancêtres ont vécu.

— Oui, je sais, avait dit Maxence, et cette ville a été saccagée au cours de la guerre que les gens de ta tribu soutinrent jadis contre les Idouaïch. Je serai content de la visiter avec toi.

Et ils étaient entrés dans les décombres, tremblants sous le soleil. Sur les murs larges et bas en pierres sèches, les lézards