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s’en déprendre, secouer ce manteau où il fait le magnifique.

Pourtant ce n’est pas tout, et ce n’est rien. Il reste toute la vérité à saisir. Il reste la saisie pleine d’une seule chose qui est réelle, au lieu de la dispersion dans les apparences. Comment la noble procession d’un Pierre-Marie vers la certitude invisible serait-elle possible à ce Maxence, tendu vers les contours de l’action, et affronté avec la vie comme sont deux béliers, corne à corne, sur un pont ? Lui, il veut des razzias dans le soleil, des butins précis, et obtenus de haute main, il est aux prises avec les difficultés du ravitaillement, il est en plein territoire militaire. Quand il se recueille, ayant, par exemple, poursuivi une biche et qu’il s’assoit dans le halètement de midi, il sent un grand silence qui tombe, et, au dedans de lui, un manque, une vague de sourde anxiété, mais le