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trices et voulait que leur force portât remède à sa faiblesse. Ô vous tous qui souffrez d’un mal inconnu, qui êtes désemparés et dégréés, faites comme Maxence, fuyez le mensonge des cités, allez vers ces terres incultes qui semblent sortir à peine, fumantes encore, des mains du Créateur, remontez à votre source, et, vous carrant solidement au sein des éléments, tâchez d’y retrouver les linéaments de l’immuable et très tranquille Vérité !

Maxence avait vécu bien des nuits semblables à celle-ci. Il devait en vivre bien d’autres. Ce qu’il voulait ce soir-là, ce premier soir, c’est que l’Afrique retrouvée lui donnât d’utiles conseils. « Puisse chaque étape, se disait-il, être utile à mon cœur ! » Il n’était pas en lui de volonté plus arrêtée, de plus ferme propos que d’aller à travers le monde, tendu sur lui-même et décidé à se conquérir lui-même par la violence, que de demander sans