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porter de bons fruits. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. » C’est une première étape à laquelle une âme sincèrement religieuse ne peut pas se tenir. L’action ne lui suffit pas. Ou plutôt l’action, pour elle, n’est qu’un symbole d’une réalité spirituelle que cette âme a besoin d’atteindre. Ernest Psichari dit cela nettement. Son Maxence s’affirme bien que « devant l’Arabe, il est un Franc, tenant sa certitude de sa race à tout jamais consacrée… Et que serait sa fierté devant le Maure, sinon une fierté catholique ? » Mais son historien, son frère, ajoute aussitôt : « Il reste au fond de lui un sombre tourment. Que les faibles se nourrissent des plus nobles rêves. Lui, il veut la vérité avec violence. Il est saisi par la noble ivresse de l’intelligence, et cette fièvre de l’esprit le travaille d’aller à la véritable raison, à cette espérance très sereine de la raison bien assise. Il de-