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qu’il raconte, avec une spontanéité, une naïveté complètes. C’était le cas de Dumas pour ses bretteurs, le cas de Balzac pour ses usuriers et ses duchesses, le cas de Walter Scott pour ses Jacobites et ses sorcières. C’est le cas de Psichari pour son Centurion et ses Africains. C’est son cas, en particulier, pour les angoisses et les joies, les remords et les résolutions qu’il lui prête. Il ne se demande pas si vous en douterez. Il ne cherche pas à vous justifier l’anomalie vivante que peut représenter une pareille dualité : des préoccupations d’un service en campagne et des méditations à la Pascal alternant dans une même tête. Il n’a pas à résoudre l’objection. Elle ne surgit pas datant ses yeux. Ce personnage est son double. Pourquoi discuterait-il sa réalité ? Et il ne la discute pas. Il vous la montre et vous la voyez avec lui, comme lui. Elle s’impose comme un fait. Ce serait le comble de