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de l’homme avec Dieu, la rencontre unique d’où a jailli l’étincelle de la charité. Car sans Jésus, c’est-à-dire sans médiateur, il n’y a pas de mouvement de l’homme à Dieu, donc pas de charité. Et avant Jésus, il y a les corps et il y a les esprits, mais il n’y a pas la charité. Et depuis Jésus, il y a les corps et il y a les esprits qui sont infiniment loin des corps, et il y a la charité qui est infiniment loin des esprits. Jésus, étant la possibilité de Dieu pour l’homme, a donné tout ce qui était nécessaire. Il a été la satisfaction totale, parce qu’Il a satisfait à Dieu et qu’Il a satisfait à l’homme. Jésus est tout ce qui manquait.

Parvenu en ce point, Maxence laissait retomber le livre. « Ah ! qu’il doit être doux, s’écriait-il, de lire l’Évangile en, chrétien ! » Cri profond, le plus sincère, le plus douloureux qu’il ait poussé ! Lire en chrétien, c’est-à-dire tout autrement