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champs de hâd où les chameaux boivent le soleil. Au delà, les sables vierges, les immensités sans eau, les plaines de l’interdiction, la mort. « Cet endroit me plaît, dit le chef, c’est la terre de midi, c’est la terre qui convient à l’août altéré. Elle est conservée sous sa cloche de verre. Et certes, rien n’est plus desséché que ces curieuses fleurs du désert. Mais on sent qu’un peu d’eau les tuerait. Il faut qu’elles craquent sous la poussière du jour… Salut, ô terre de ma maturité, terre de l’été et de la plénitude intérieure ! Salut, herbes du promontoire le plus extrême de la vie ! Salut, derniers témoins de la respiration de la terre ! Salut, sables de l’Occident que nous ne connaîtrons jamais !… »


De longues journées de paix commencèrent pour Maxence. Depuis qu’à Douerat il avait entrevu la loi de son progrès intérieur, une confiance sereine était en