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ruption terrestre. Ô joie ! ô paix, ô fraîcheur délicieuse ! »

Ainsi chantait Maxence, en revenant vers les hommes noirs qui le servaient. — Ah ! si un prêtre s’était dressé devant lui avec le geste qui pardonne, peut-être ce soir-là… Mais non ! Les mots de la rémission ne seront pas dits. Maxence est seul, nulle aide ne lui viendra des hommes.

« Veux-tu être guéri ? » demande Jésus à l’homme qui est malade depuis trente-huit ans. — « Oui, Seigneur, répond-il, mais je n’ai personne qui, lorsque l’eau s’agite, me jette à la piscine. » — Je n’ai personne ! Et certes, je veux guérir, — mais je n’ai personne, et ma voix s’est perdue dans le désert. — Que fais-tu, infortuné, près de la fontaine de Bethsaïda ? N’as-tu pas reconnu le Maître ? Vois donc : ton aveu, ton regret lui suffisent, et déjà la parole qui sauve est