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s’avancent, portant leurs cœurs au-devant d’eux, comme des flambeaux ? Ce sont les héroïques, les affamés de la vertu, les assoiffés de la justice. Certes, ils se sont gardés des chutes grossières. Mais ils jugent que c’est peu. Ils veulent cette pureté essentielle qui est l’entrée dans l’intelligence supérieure. Car tout est lié dans le système intérieur de l’homme, et la lumière profonde de ce qui est vrai manquera toujours à qui ne se sera point fait un cœur de cristal. Et Maxence lui-même, où est-il ? Hélas ! qu’il se sent loin de la Sagesse ! Qu’il se sent séparé de ces guides célestes de la connaissance unique ! Qu’il trouve aride et désolée la route de son exil et de sa peine !


Il est trois heures. Le soleil est haut encore, il accable de ses feux la terre calcinée, et l’air de la fournaise consomme tout ce qui est liquide, la salive avec la