Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses goumiers que le campement de Sidina ben Aïllal, récemment soumis à Atar, est proche, et ces gens n’ont pas encore payé leur amende de guerre. Le jeune Français s’élance, et trente Maures, pris parmi les meilleurs, suivent ses traces… Voici le campement du chef, vingt-trois tentes misérables, que la plaine n’a pu dissimuler… Vingt-trois tentes ? Qu’importe à Maxence ? Il a derrière lui tout un peuple. Tandis qu’il prélève sur les troupeaux de la tribu le nombre d’animaux qui est dû à la France, le vieux cheikh le regarde d’un air sombre et il contient difficilement sa fureur. Pourtant, quand l’opération est achevée, il se ressaisit, il discute, il implore, il proteste même de son désir de vivre en bonne intelligence avec les vainqueurs. On cause longtemps sous la tente. Sidina semble s’adoucir. Et comme l’eau manque dans la région, on décide que tout le monde