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âme, c’est-à-dire ce que je sens en moi de non mortel, est à la capacité de ce monde. Ô merveille ! J’ai contemplé le système des choses invisibles, manifestées visiblement, et l’adaptation de la chose à l’intelligence


Que manquait-il donc à Maxence ? Quelle force l’arrêtait au seuil des joyeuses demeures de l’Absolu, et quelle était cette angoisse mystérieuse qui se mêlait à l’ivresse exultante de la conquête du monde ? C’est que sa voix était seule dans le désert. C’est que ce Dieu qu’il appelait n’était pas venu. C’est qu’il sentait que rien de ce qui était en lui n’était le ciel. Dans l’angélique dialogue qui s’était institué, sur ce coin perdu de la terre, entre une âme et son créateur, la voix principale n’avait pas encore parlé. Les mots de la libération n’avaient pas retenti, et Maxence sentait bien qu’il n’avan-