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les voix aigres des docteurs dans le temple ne parviennent plus. Je suis ici, tendant mon cou vers le soir incomparable, tandis que les hommes de mensonge, penchés sur la glose et la leçon, se réjouissent là-bas, à cause de la subtilité de Satan qui est en eux. Rien ne m’arrive plus de la mauvaise querelle, ni cet éclat de rire de celui qui, du coin de la porte, se réjouit du bon tour qu’il a joué, ni cette clameur du juge infâme qui a tué Dieu avec la lettre. Tout cela est mort, comme le cri de l’oiseau des grèves ne dépasse pas, dans la nuit profonde, la dixième vague. Tout ce bruit s’est noyé dans ce silence. Tout ce bruit mortel s’est résorbé dans le silence immortel. Toutes ces voix périssables se sont tues, devant le silence de l’Esprit. Que dis-je ? Tandis que je suis seul et lointain, le fait éclate immensément de toutes parts. Les évangélistes ont parlé, le témoignage a été porté, et