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déjà, et par là, il s’approchait de la connaissance de Dieu. N’est-il pas chrétien en quelque manière cet homme-là, qui désire un certain rejaillissement de l’âme en lui, qui a soif de la vertu surnaturelle, qui désire de vivre avec les anges, et non plus avec les bêtes, qui a la volonté de s’élever, de se spiritualiser sans cesse, et dont le cœur est si vaste qu’il déborde les limites de la terre ? N’est-il pas digne, en quelque manière, de la nourriture catholique, celui qui a cette angoisse d’être meilleur, celui qui a ce goût, de s’organiser dans l’absolu, celui qui a cette finesse de dire : « La morale des hommes, c’est bien, mais la morale de Dieu, c’est mieux… » ? Et n’appartient-il pas déjà au Ciel, celui qui en a le désir et là mystérieuse préférence ?

« Mais c’est peu, s’écrie Maxence. Je suis ici, où les misérables discussions sont mortes, et en cet endroit de l’espace où