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pharisiens. Ils veulent bien tout peser et tout contrôler, hormis ce qui dépasse l’apparence et la confabulation humaine. Ils admettent la vérité, à condition qu’elle rentre dans les cadres qu’ils lui ont préparés. Ceux-là verraient à Lourdes les mourants se redresser et les boiteux marcher droit, qu’ils diraient : Non, encore, dans leur malice infernale. Et ils mettraient leur bras dans la plaie ouverte qui est au flanc du Sauveur, comme fit Thomas Didyme, qu’ils diraient encore : « Je ne crois pas ! » Oh ! non, je ne suis pas comme ces hommes vraiment maudits. Il est vrai, mon cœur est fermé à Vous, ô mon Dieu, il est tardif et obstiné, il est lent à Vous accueillir. Mais montrez-moi seulement les plaies de Vos Mains et de Vos Pieds, et je dirai comme Votre Apôtre : « Mon Seigneur et mon Dieu ! Je ne résisterai pas à la vérité, quand même elle viendrait de Vous, et