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Voici maintenant Maxence, qui est aussi un soldat entre beaucoup, un soldat semblable à ces soldats, car les soldats de tous les temps sont semblables, et tous ils sont rentrés dans l’amitié du Seigneur, un honnête soldat qui ne demande qu’à savoir et à obéir, et qui attend, dans la soumission véritable, l’ordre du Général.

« Ô mon Dieu ! disait ce dernier venu, comme le lieutenant de Capharnaüm, son aîné — dites seulement une parole et mon âme sera guérie ! » Mais cette parole, et ce signe véritable, et cette réponse authentique, il les exigeait, et, comme le chef de guerre rassemble les matériaux de l’expédition avant le départ, il ne voulait rien entreprendre avant que les armes de la vérité ne fussent prêtes. « Je le sais, disait-il encore, il est des hommes qui prétendent aimer le vrai. Mais si une vérité vient de Dieu, ils la rejettent et se voilent la face comme des hypocrites et