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raître dans le Ciel, on sera sur cette plus haute plate-forme de la rêverie humaine, comme le voyageur penché sur le pur espace et sur la forme impénétrable du Désert… L’esprit de Dieu est porté sur les sables.

Mais le plus souvent, surtout aux heures clémentes du matin, et quand il a devant lui la perspective d’une longue journée de route, Maxence se limite à la chose humaine et il attache son regard sur le cercle vivant inscrit dans le cercle de l’horizon, et circonscrit autour de lui. Il connaît ses hommes et ils le connaissent. Ils sont liés par la vie allant de l’un à l’autre. Il est leur chef et ils sont ses hommes. Et à eux tous, ils sont un petit système complet, un système de gravitation morale, roulant dans l’immensité sans rivage, et de toutes parts, battu par l’ouragan des sables. Maxence commande et ils obéissent. Et il est tel que le Cen-