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très raide, mais sablonneuse. Au bas se trouvait un fond d’oued étroitement resserré entre des rochers abrupts. Il y avait là assez de sable pour que tout le monde pût reposer. Alors on s’arrêta, et Maxence, debout et frissonnant sous les étoiles invisibles, considéra autour de lui le deuxième cercle.


Mais le troisième cercle fut le Tiris, avec la faim, l’extrême pauvreté, l’immense abandon. Maxence s’éloignait de la terre. Sa vie ralentie n’avait plus qu’une faible pulsation. Et déjà plus rien d’humain ne restait en lui, qui s’avançait dans le rêve sans fin de la lumière surnaturelle. Parfois, se ressaisissant, il disait, les poings sous le menton : « Voyons, où en sommes-nous ?… Réfléchissons… » Mais les poings retombaient, et la voix intérieure disait : « Plus tard… Maintenant, laissons agir le silence, qui est le