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le sol, et le bruit sourd parti de là se mêlait aux détonations formidables de la lumière.

— Voyez, disait Maxence aux soldats, quelle est la folie des Maures qui veulent résister aux Français. Est-il, à travers le monde, une puissance comparable à la nôtre ?…

Et c’est alors que fut dite — d’une voix douce et lointaine — la conclusion :

— Oui, vous autres, Français, vous avez le royaume de la terre, mais nous, les Maures, nous avons le royaume du ciel…

Maxence regarde Sidia, la souffrance aiguë le saisit, un « oh ! » s’étouffe sur ses lèvres. Mais à quoi bon répondre, et que répondre ? Il n’est pas autre chose en lui que l’explosion silencieuse de la tristesse… Ô Maxence ! cette parole ne s’effacera plus et ce regard hautain ne