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des gazelles fuyaient, en détournant la tête vers les voyageurs étonnés…

Puis, un soir, Maxence se trouva sur le bord de quelque chose qui ressemblait au fond d’un lac desséché. Le guide s’était arrêté, surpris. Il revint sur ses pas. Maxence sentait en lui le froid d’une nuit marine, et la pénétration jusqu’aux os de la grande inquiétude d’une navigation transie. Il s’orienta, montra du geste la nuit, où l’on s’enfonça en un dernier effort crispé. Mais la marche était incertaine. Il fallut s’arrêter, attendre que le jour nouveau fixât l’itinéraire.

Le lendemain, peu de temps après le départ, le guide apercevait à l’horizon de ce lac entrevu la veille, une ligne sombre. C’était la mer ! Maxence prit le trot, réveillé par les odeurs salines qui déjà affluaient du fond du golfe. Une heure après, les contours vagues d’une grève immense se dessinaient. Tout au fond, la