Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques. Deux appels éclatent : « Ali !… Ali !… » Puis tout retombe dans le silence, la tête lourde se penche sur la poitrine, les paupières se ferment pour la profonde méditation.

Nul nuage, nul obstacle terrestre ne s’oppose à ce qu’on suive la marche du soleil. L’homme est placé en face du jour, et il n’est pas d’autres ombres sur la terre que la sienne propre et celle de sa demeure incertaine. Quand les rayons, devenant obliques, viennent agacer les yeux, l’on peut sortir et Maxence s’en va parmi les chameaux qui ruminent dans l’immobile chaleur. Parfois ils allongent le cou vers les petites tiges métalliques de hâd, seule plante de ce désert, — ou bien ils aiment mieux ne rien faire et simplement abaisser les longs cils de leurs yeux paisibles. Le berger aux cheveux annelés s’empresse auprès du chef.