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nattes en paille de palmier ; des hommes de toutes races, venus des quatre coins de l’Afrique ; le grouillement d’une banlieue ; tout l’espace habité, resserré sur le faîte d’une petite colline de sable surplombant à peine l’immense mer des dunes comme une barque basse sur le clapotis de l’eau illuminée. On est à Zoug. Et voici, au plus lointain horizon, tous les points donnant l’azimuth et la latitude : au sud les dômes granitiques de Ben Ameïra et d’Aïcha ; au sud-ouest, le piton d’Adekmar et le Gelb Azfar ; au nord, Kneïfissah, comme un rongeur sur la table de bois blanc ; à l’ouest, la chaîne de Zoug, aussi mince et nette que la sépia sur une toile peinte de la Chine. C’est tout. Hors ces témoins, prêts à répondre de l’emplacement, rien qui attire le regard, ou qui l’amuse. Ni formes, ni couleurs. De la lumière sans couleur. Un seul Personnage compte, et c’est le Ciel.