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session de l’étendue sans contours. Mais si l’on passe du côté du sud, alors il faut fermer les yeux dans l’éblouissement : au pied même de la muraille, commence la plaine. Et parfois, en son centre, s’élève la flamme d’une blanche colonne de poussière qui monte en vrille, aspirée par le vide de la région supérieure. Au fond est assise la muraille de l’Adrar, solitaire à l’extrémité du tableau, très loin de l’homme impur…


Qu’il est noble, au milieu d’un tel paysage, le petit oppidum d’Atar ! Enveloppé une dernière fois par le regard du voyageur qui s’éloigne, il apparaît alors comme le dé, jeté au travers de la table, sur qui se joue le destin de la France. Encore le franchissement d’une des ondulations du terrain, et dans un détour, s’abolit le signe salué une dernière fois, et le dernier témoin de la dignité latine.