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me faut, et ce ne sont pas des rêves qui me consoleront dans cette grande bataille terrestre où je suis engagé. Car je suis un homme réel dans le monde réel, et je suis un soldat engagé dans la vraie bataille du monde, et non pas un chimérique, ni un fantaisiste. Donnez-moi donc, Seigneur, un esprit impitoyable pour scruter la loi et le témoignage, comme votre saint Prophète, et pour confondre enfin, s’il le faut, les mensonges des mauvais et des impies ! »

Admirable simplicité ! Honnête et lourde naïveté ! On la comprendra mieux, si l’on pose avant tout que Maxence est un soldat, c’est-à-dire un homme de réalité, un homme de froide logique, — en un mot, le contraire d’un romantique. Dira-t-on qu’il a l’âme indigente et que sa mathématique va tuer le libre génie, la fluidité ? Ce serait croire que la richesse de la vie est en extension, — au lieu