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une pensée forte et dont le cœur est incapable de violence, — semblable à l’immense multitude des impurs et des méchants, à l’innombrable bétail de la réprobation. Sinon que je me connais et crie, de mes lèvres pénitentes, miséricorde ! » — Et, réduisant tous ses désirs égaux dans une même supplication, il s’écriait :

« Ô Dieu du Ciel, si vraiment vous êtes, voyez la misère où me tient ma conscience. Voyez cet extrême désordre où je suis. Considérez d’une part l’immense désir que j’ai de posséder une règle qui me préserve du péché, et de l’autre ma ferme volonté que cette règle soit selon la vérité, supérieure aux besoins des hommes. Voici mon cœur, Seigneur, qui veut votre paix, et voici mon esprit qui ne veut pas de cette paix, si elle est mensongère. Ô Père céleste, vous le comprenez, ce n’est pas une ombre qu’il