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jamais au nom chrétien. Et que serait sa fierté devant le Maure, — sinon une fierté catholique ?


Ainsi, dans son geste de défense, voit-il l’Église de Dieu, sur la France penchée pendant des siècles, et il lui faut maintenant considérer ce qu’elles ont fait ensemble, dans la grande partie engagée en commun. Or, dans le fond des temps, il voit la procession de paix qui franchit le portail et le geste de la bénédiction sur le monde épouvantable. Au milieu du crime et de l’iniquité, dans les grandes guerres dévastatrices, l’évêque est debout, sur la pierre inébranlable, arrêtant, de ses deux doigts levés, la foule hurlante et l’invasion de la barbarie. Dans les sombres campagnes, au-dessus des ruines amoncelées, seul, le monastère garde l’impérissable dépôt, afin que la petite lampe vacillante de l’esprit ne s’éteigne pas et