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teur du sol, et entre les lignes de branchages desséchés, un étroit ruban de ciel sinue et marque seul l’itinéraire. Mais une acre odeur prend à la gorge le voyageur. Derrière les portes basses, il aperçoit de petites cours où mille mouches dévorantes assaillent les femmes indifférentes et les enfants, au milieu des calebasses. Au vrai, il se trouve dans un ghetto, et pris d’une vague inquiétude, il hâte le pas vers l’espace libre. Parfois, le passage d’une lente beauté, à demi voilée, achève l’illusion. Maxence est bien décidément dans une juiverie. Au reste, les habitants d’Atar, Smassides pour la plupart, sont les plus vils des Maures, et ne peuvent se comparer aux vrais et libres Berbères qui habitent, au plus loin du désert, dans les tentes en poil de chameau.

Aucune lumière ne vient percer l’ombre ; nulle porte fraternelle ne s’ouvrira.