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domination, ce glissement vers l’inévitable catastrophe, cette démission de soi-même qu’il connaît bien et qui produit ceci, que nul dégoût, nulle rancœur ne viendra plus combler le trou immense et noir de la chute. Ainsi, trois jours durant, Maxence est une ombre marchant dans le sommeil et dans l’apparence de la mort.

Au dernier soir pourtant, désemparé, il quitte les camarades et, sauvage, il tend vers la ville où la misère surabonde. C’est l’heure où rentrent, en troupeaux pressés, les moutons ; où les enfants, fiers et charmants, poussent ces derniers cris qui précèdent immédiatement le silence de la nuit. Des murs en ruines limitent le cercle étroit au dedans duquel les maisons égales se pressent et les ruelles s’enfoncent avec peine dans la masse compacte des pierres. Sur sa droite, Maxence regarde les derniers