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bassin. Des rires jaillissent, aussi clairs qu’en une grande verrière, un jour d’été. Tout le parfum des terrasses de la Perse se résout dans l’oasis, — point imperceptible dans l’espace, comme le plaisir est le point imperceptible dans le temps. Et voici rompu le cercle où se tenait Maxence ; Maintenant ce jeune soldat n’est plus celui qui, sous le double airain de la solitude et du silence, marche avec certitude vers son but, et progresse en ligne droite sur le diamètre de l’horizon circulaire, mais au contraire il est le promeneur qui a brisé la règle et s’abandonne à son caprice. D’autres jeunes hommes sont avec lui, et la causerie vaine s’étale, tout au long des heures vides et lâches. À son abandon, à cette détente qui survient, Maxence mesure l’excès de sa fatigue. Il sent la trêve, ce moment redoutable où l’âme va se démettre de son empire, renoncer à sa