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est heureux comme l’enfant perdu qui retrouve sa mère. Pourquoi donc l’esprit lassé continuerait-il ses démarches inquiètes ? Pourquoi ne jetterait-il pas l’ancre dans ces beaux ports terrestres qui s’ouvrent à la fatigue de vivre ?

Dans son noble détachement, Maxence recevait pourtant des avertissements. Tout conspirait contre cette quiétude où il se croyait en sûreté, sans compter qu’au désert la pensée va plus en profondeur qu’en étendue.


Le guide de la colonne s’appelait Mohammed Fadel ben Mohammed Routam : ce nom en dit assez. C’était le petit neveu de Ma el Aïnin, le grand savant, l’irréductible adversaire de la France, c’était le propre neveu de Taquialla, le mogaddem des Fadelya de l’Adrar, qui conduisait le jeune officier dans les sombres replis pierreux de ces terres mortes.