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ment, remplit exactement tous les recoins de la plaine et jusqu’aux cornes de bois les plus secrètes, ainsi la joie le remplissait de toute sa plénitude victorieuse et ailée. La rumeur du camp se propageait dans la masse noire des mercenaires et répondait au chef impatient. C’est que l’ordre, la veille au soir, était venu de partir pour l’Adrar lointain, et que cette heure était l’heure, semblable à la jeunesse, d’un départ. Donc Maxence a reçu un ordre, et voici que lui-même donne des ordres et que d’autres les reçoivent, car son métier est essentiellement d’obéir et de commander. La tâche est mesurée à chacun selon son rang. Les prescriptions, allant jusqu’au détail de la gamelle de riz à donner ou du bât à réparer, s’échelonnent dans leur ordre, d’après le plan que détient seule la tête principale — Jusqu’à ce que, toutes prévisions faites, la colonne, parée pour