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est pour un autre mausolée, celui de Coppolani qui fut assassiné ici par un fanatique, alors qu’il s’apprêtait à partir pour l’Adrar. Sur le bronze qui orne la tombe, on a gravé ces mots en arabe : « Xavier Coppolani, l’ami des musulmans. » Ce fut en 1903 que ce grand homme essaya pour la première fois d’occuper et d’organiser les pays maures. Les témoins de ses débuts savent quelle fut sa misère et la foi qu’il lui fallut. Ils ont vu ses efforts pour quitter la berge du Sénégal et s’enfoncer dans l’intérieur. En 1905, il réussit enfin à s’éloigner du fleuve et s’avança jusqu’à Tijikja qui n’était pour lui qu’une étape vers l’Adrar et le Maroc. C’est là que ses grands desseins furent arrêtés.

« En Mauritanie, je n’ai vu que deux monuments de pierres. Mais ils étaient consacrés au souvenir.


« Le poste de Tijikja forme une haute plateforme crénelée de toutes parts, encombrée de cases en terre battue et ayant un peu l’aspect d’un minuscule château fort. L’horizon que l’on a du haut de cette terrasse est assez varié pour que l’on ne s’ennuie pas à le contempler. Vers l’est, la plaine est imprécise et