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perdus dans ces steppes dolents. La terre qu’il contemplait était française, et c’était peut-être, de toutes les terres françaises, la plus française, l’une des rares où son pays eût inscrit un peu d’histoire, à peu de chose près la seule qui pût laisser son nom, inscrit par la gloire, dans l’histoire médiocre de nos temps, à ce titre peut-être la seule française, la seule qui comptât pour le « salut éternel de la France ».

Ainsi est Nangès. Que quelques-uns ramassent de vieilles poteries, qu’ils s’occupent d’ethnographie, de linguistique ou d’archéologie, qu’ils soient même à ce point généreux de vouloir perfectionner l’indigène et de souhaiter qu’il connaisse nos immortels principes et les règles de notre morale latine, Nangès n’y contredit pas. Lui, il vient ici pour se perfectionner lui-même et pour reprendre une conscience plus nette de ce qu’il vaut. Voilà l’enseignement que ce grand professeur donnera à Maurice Vincent. Les coutumes africaines les plus étranges le laissent sans grande curiosité. Par contre, à rebours de certains esthète :  ; qui trouvent que « nous gâtons le paysage », ce qui lui apparaît un objet digne d’études, ce sont quelques hommes de son pays et de