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autres sauvages furent bientôt informés de cet attentat.

L’un d’eux, sans en rien dire à des Groseilliers, se mit à la poursuite du chef, le provoqua à se battre et le terrassa d’un coup de hache.

De là, il se rendit, avec une bande armée, sur la rivière Nelson, attaqua les Anglais et en tua plusieurs. Des Groseilliers, lorsqu’il fut informé de cette malheureuse affaire, chercha à pacifier les sauvages.

Redoutant des représailles de la part des Anglais, il se retira dans une île, d’un accès difficile et garda avec lui, un groupe de sauvages amis, pour se défendre, en cas d’attaque. Les craintes de des Groseilliers étaient bien fondées, car les Anglais s’imaginant injustement qu’il avait été l’instigateur de ce mouvement, donnèrent des présents à quelques sauvages pour le tuer.

Ils n’osèrent pas cependant attaquer les Français ouvertement.

Un jour, l’un de ces sauvages, ayant rencontré un Français à la chasse, tira sur lui et se sauva. La balle alla se loger dans son épaule.

Les diverses nations sauvages, irritées de tant de perfidie de la part des Anglais, se liguèrent partout contre eux, pour les chasser du pays. Elles envoyèrent de toutes les parties de l’intérieur, des délégués offrant leurs services et se déclarant prêtes à courir sur les Anglais partout où ils les trouveraient jusqu’à ce que le dernier fut mort ou parti.

Des Groseilliers, leur conseilla d’attendre le retour de son père et de son oncle, avant de ne rien entreprendre.

Malgré tout ce qui venait d’avoir lieu, il se rendit au fort Anglais, pour rétablir si possible, la bonne entente. Cette démarche n’obtint aucun bon résultat.

Le gouverneur se disposait même à le faire prisonnier, au cas où il serait retourné le visiter une seconde fois. Au printemps 1684, des Groseilliers vit arriver à son poste, 400 Asénipoëtes (Assiniboines.) Le chef de cette nation, était déjà descendu à Québec avec Radisson et exhibait avec orgueil, une médaille que le gouverneur de la Nouvelle-France, lui avait donnée.

Ces sauvages attendirent longtemps, le retour de Radisson, pour aller avec lui, brûler l’établissement Anglais.