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Le 10 mai 1684, il arrivait à Londres, et le même soir, il concluait les arrangements avec Sir Young et Hayes, délégués de la Cie. La Cie., s’engagea à indemniser généreusement Radisson, des Groseilliers et tous les Français en hivernement dans la Baie et à les employer comme ses officiers.

Radisson fut ensuite présenté au Roi, par l’entremise du Prince Rupert, et lui jura allégeance, fidélité et dévoûment. La Cie., le reçut comme un enfant prodigue et se hâta de mettre trois navires à sa disposition.

Les choses ne languirent pas, car dès le 17 mai, il partait à bord du « Happy Return, » en route pour la Baie.

Des Groseilliers fatigué de ses longs et pénibles voyages, demeura en Angleterre.

Les trois navires, rencontrèrent à l’entrée de la Rivière Nelson, une frégate ayant à bord le gouverneur de la Cie. Ce dernier, après le départ de des Groseilliers et de Radisson, avait quitté la Baie James, pour venir hiverner sur la rivière Nelson. Lorsque Radisson arriva, il venait d’abandonner son poste, par crainte des Français et des sauvages.

Radisson prit le parti de se rendre en chaloupe sur la rivière Hayes, avec le Capt. Gazer, afin de préparer son neveu, à bien acceuillir les Anglais.

Il fut surpris, de constater que son ancien poste avait été abandonné.

Ayant rencontré plusieurs canots sauvages, il se fit reconnaître et leur annonça que Français et Anglais ne formaient plus qu’un, désormais. Il les présenta au Capt. Gazer, comme l’un de ses amis.

Il apprit d’eux, que son neveu s’était retiré dans une île située, au-dessus des rapides, de la rivière Hayes. Il leur fit quelques présents et leur demanda d’aller avertir son neveu, qu’il était arrivé et qu’il l’attendait à l’ancien poste.

Le lendemain, J. Bte. des Groseilliers arriva en effet, tout étonné de voir son oncle en telle compagnie.

Radisson lui expliqua tout ce qui s’était passé, depuis son départ. Le discours qu’il lui tint et qu’il rapporte tout au long, n’est qu’un réquisitoire contre l’ingratitude de la France à leur égard et un pompeux