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10 Avril suivant (1684) qu’il ne pouvait comprendre, comment il avait pu prendre sur lui, sans consulter ni l’Intendant ni le Conseil Souverain, de rendre ce navire à Gillam. Il lui déclara en termes amers que cet acte était injustifiable. Le Capt. Gillam, disait il, devait être considéré comme un pirate, vu qu’il n’était porteur d’aucune commission du Souverain Anglais. En lui restituant, son navire, le gouverneur le reconnaissait de fait, comme, un vaisseau marchand, en règle avec sa nation. Les conséquences, disait le Marquis en terminant, seront que l’Angleterre se prévaudra de cet acte, pour prétendre avoir pris possession de la rivière Nelson avant Radisson et des Groseilliers.

Il y avait à peine dix jours, que ces derniers étaient à Québec, que le gouverneur, leur fit part, d’une lettre de Colbert, lui mandant, qu’à leur retour de la Baie d’Hudson, il désirait que l’un d’eux se rende immédiatement à la cour, pour lui rapporter ce qu’ils avaient fait.

Ils s’embarquèrent tous deux pour la France, le 11 Novembre 1683. Ils arrivèrent à LaRochelle le 18 Décembre.

Le 15 Janvier 1684, ils se trouvaient à Paris. Ils apprirent là, que Lord Preston, Ambassadeur Anglais avait porté des plaintes au roi, au sujet de ce qui s’était passé sur la rivière Nelson. Radisson était accusé entr’autres choses, de s’être montré cruel envers les Anglais, et d’avoir brûlé leurs établissements. L’Ambassadeur demandait réparation et une punition exemplaire.

Le Marquis de Seignelay, s’occupa de cette affaire, à la place de son père, le célèbre Colbert, qui venait de mourir.

Il approuva tout ce que Radisson et des Groseilliers avaient fait et les loua même, d’avoir agi ainsi.

Lord Preston, en effet aurait dû plutôt les remercier d’avoir sauvé la vie à ses compatriotes qui, sans eux, n’auraient pu manquer de mourir de faim.