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Ils devaient, à un signal donné au milieu de la nuit se jeter sur les Français et les égorger.

Des Groseilliers, pour se protéger, les fit ensuite enfermer pendant la nuit. Arrivé au 56° degré, Bridgar demanda à se rendre avec sa chaloupe, au fond de la Baie James.

Comme des Groseilliers craignait, qu’il n’eut l’intention d’aller surprendre son fils, sur la rivière Hayes, il refusa à sa demande, mais il permit à ses hommes de se rendre dans la Baie James, s’ils le désiraient. Ils y consentirent.

Ils se trouvaient alors à environ 120 lieues de l’établissement de la Cie., dans la Baie James. Ils prirent des provisions pour huit jours et partirent.

Une tempête que Radisson et des Groseilliers eurent à essuyer, les retarda beaucoup. Ils n’arrivèrent à Québec qu’à la fin d’octobre 1683. Immédiatement après leur arrivée, ils firent au gouverneur LaBarre, un rapport de leur expédition. Le gouverneur, prit sur lui de restituer au Capt. Gillam, le navire que Radisson lui avait pris.

Bridgar et Gillam partirent ensemble à bord de ce bateau, et se rendirent à la Nouvelle-Angleterre. De là, Bridgar, fit voile pour Liverpool, où il fit un rapport, dans lequel il accusait Radisson de toutes espèces de vilenie.

Radisson, avant le départ de Bridgar, du port de Québec, était allé le saluer. À cet endroit de son récit, il ajoute les paroles étranges qui suivent : « Nous nous séparâmes Bridgar et moi, bons amis. Je l’assurai de l’intérêt, que je portais aux Anglais et lui déclarai que j’étais tout disposé à servir, le Souverain Anglais et la Nation Anglaise, avec le même dévoûment et la même affection que ceux dont j’avais fait preuve envers la France. » Bridgar le récompensa de ces témoignages d’amitié, en le dénonçant comme un criminel.

On est presque tenté, en lisant ces lignes, d’oublier les services que Radisson venait de rendre à la France, pour ne voir en lui, qu’un homme vénal toujours prêt à changer de drapeau.

La conduite du gouverneur LaBarre, fut sévèrement blâmée par le Marquis de Seignelay. Il lui écrivit le