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seau de Gillam, Radisson se rendit, sur la rivière Nelson et le mit en sûreté.

En passant au poste de Bridgar, il trouva quatre hommes, morts de faim. Deux autres s’étaient empoisonnés en buvant une certaine liqueur, qu’ils avaient trouvée dans la cassette du chirurgien. Un autre enfin s’était cassé le bras, en allant à la chasse.

Radisson prit soin du reste des hommes et procura une chaloupe à Bridgar.

Quelque temps après, voyant qu’il n’avait pas assez d’hommes pour défendre le fort Gillam et qu’il était pour lui, une source d’embarras, il le fit brûler, au grand contentement de Bridgar, qui voulut lui même avoir l’honneur, d’y mettre la première étincelle.

Des quatre bateaux dont Radisson pouvait disposer, il ne s’en trouvait que deux qui pussent être mis en état de prendre la mer ; celui sur lequel il était venu et celui de Gillam.

Il les fit réparer et appareilla pour le Canada. Il offrit à tous les Anglais de les amener avec lui. Il n’y eut que deux matelots qui refusèrent cette offre. Quant à Bridgar, il fit mettre un pont sur sa chaloupe et déclara qu’il préférait se rendre au fort de la Cie, au fond de la Baie James.

Radisson lui procura tout ce dont il avait besoin, pour faire ce voyage. Lorsque Bridgar fut prêt à partir, Radisson brûla son établissement, pour lui ôter l’envie, de revenir sur la rivière Nelson.

Il laissa J. Bte. Desgroseillersdes Groseilliers, son neveu, au poste de la rivière Hayes, avec sept hommes, avec instruction de continuer à faire la traite, pendant son absence. Médard C. des Groseilliers et Radisson lui donnèrent le commandement absolu de tout. Ayant embarqué toutes les fourrures, Radisson prit le commandement du bateau de Gillam.

Bridgar, effrayé par les glaces, demanda à être reçu, à bord du bateau de des Groseilliers.

Ils levèrent l’ancre, le 27 juillet (1683.) Ils voyagèrent au milieu d’énormes banquises de glace, jusqu’au 24 Août. Les deux Anglais qui avaient été sauvés, au milieu de l’hiver, au moment où ils allaient mourir de faim, dénoncèrent à des Groseilliers, un complot que leurs compatriotes à bord, avaient formé.