Page:Prud'homme - Notes Historiques sur la vie de P E de Radisson, 1892.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 48 —

vers la partie de la rivière, qu’ils habitaient respectivement et pour leur défendre de tirer du canon.

Pendant l’hiver, Radisson tint constamment les yeux ouverts sur ces deux établissements-là. À toutes les semaines, il envoyait un ou deux de ses serviteurs, examiner ce qui s’y passait.

Bridgar ne pouvait demeurer longtemps, sans découvrir le fort de Gillam, à cause de la proximité de son établissement.

Un jour, le gouverneur ayant demandé à Radisson dans quelle direction se trouvait son principal poste, il lui répondit qu’il était à quelques milles plus haut sur la même rivière.

Le gouverneur quelques jours après, envoya deux hommes pour reconnaître secrètement dans quel état, était ce fort et lui faire rapport.

Dans le même temps, Radisson qui soupçonnait bien ce qui allait arriver, avait offert deux de ses serviteurs au Capt. Gillam jr, pour enseigner à ses hommes à faire la chasse. Ce dernier s’était empressé d’accepter une si bonne offre.

De cette façon, Radisson se trouvait en mesure de surveiller Bridgar.

Les envoyés de Bridgar, aperçurent le fort du jeune Gillam, qu’ils prirent bien entendu, pour celui de Radisson et racontèrent au gouverneur, qu’il était défendu par plusieurs canons. Le père Gillam, qui comprenait bien leur erreur, n’eût garde de les désabuser. C’eut été ruiner son fils et l’exposer à être déporté en Angleterre.

Pendant que se jouait ce drame, Radisson prenait ses mesures pour ruiner les deux établissements Anglais. De son côté, Bridgar, méditait un coup de main, pour assurer la suprématie de sa Cie. Il constatait avec regret qu’aucun sauvage ne venait à son établissement. Il était évident que les Français s’accaparaient de toute la traite.

Il ordonna à deux autres de ses employés, de se rendre sur la rivière Hayes, examiner les autres établissements Français, dont lui avait parlé Radisson. Ces pauvres gens, peu habitués à entreprendre de tels voyages, furent découverts par les hommes de Radisson à 15 milles du poste Français. Il en était temps, car