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deux côtés ; au nord ouest par deux établissements nouveaux sur la rivière Nelson et de l’autre par les postes de la Cie., au fond de la Baie James.

Radisson continua à les tromper de la plus belle façon.

Un jour, c’était un matelot qu’il introduisait, comme commandant d’un fort, ou capitaine d’un navire ; un autre jour, il en présentait un autre, comme maître canonnier etc. Il ne leur vint pas à l’esprit, que Radisson s’amusait à leurs dépens.

Ce qu’il y avait de plus extraordinaire, c’est que Bridgar tout comme Gillam ignorait à cette époque la présence d’autres Anglais, à une distance aussi rapprochée. Quelque temps après, il visita le Capt. Gillam.

Il le trouva bien fortifié, ayant six canons prêts à faire feu. Le Capt. se confondit en excuses, de s’être autorisé à bâtir ce fort. Il prétendit qu’il n’en agissait ainsi, que pour se protéger contre les employés de la Cie. de la Baie d’Hudson, au cas où il leur arriverait de se rendre sur cette rivière.

Radisson, l’informa, que ce qu’il appréhendait, était arrivé, mais que par bonheur pour lui, le Capt. du bateau était son père.

Il lui apprit également, que son père, était tombé malade dès son arrivée. Radisson avait connu le père du jeune Gillam, en Angleterre. Il était un de ceux, qui avaient contribué, à le faire renvoyer du service de la Cie.

Le Capt. Gillam insista, pour voir son père.

Il fut convenu qu’il le suivrait, déguisé en matelot Français. Il tenait en effet, à n’être pas reconnu, vu qu’il venait pour faire la traite sans la permission de la Cie, et devait être considéré par le gouverneur, comme un contrebandier. Ils partirent ensemble et arrivèrent sans accident. Après avoir salué le gouverneur Bridgar, ils se rendirent dans une cabine du navire, dans laquelle le père Gillam était couché, assez souffrant. Grande fut sa surprise, de revoir son fils à cet endroit. Il pouvait à peine, en croire ses yeux. Ils versèrent tous deux des larmes de joie. Le père toutefois craignait beaucoup que son fils ne fut découvert. Ils s’entendirent, pour empêcher leurs hommes, de se diriger