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çais étaient arrivés récemment et avaient établi un poste au nord du sien, qu’il était avec des Groseilliers le commandant de tous les établissements Français de la Baie, etc.

Gillam ajouta foi à tout et se croyant à sa merci, ne chercha qu’à gagner ses bonnes grâces. Les véritables intentions de Radisson, ne sont point douteuses.

Il nous apprend lui-même, qu’il se proposait de le faire partir ou de s’emparer de son navire.

Il voulait cependant mettre son idée à exécution, sans verser de sang et il résolut d’attendre une occasion favorable. Il se croyait d’autant plus justifiable, d’en agir ainsi, que Gillam lui avait avoué, qu’il n’avait point de commission de la part du gouvernement Anglais, pour faire la traite dans la Baie.

Radisson promit à Gillam de venir le voir, au bout de 15 jours et ils se séparèrent dans les meilleurs termes possibles.

Il était à peine descendu à 9 milles, sur la rivière Nelson, qu’il aperçut un navire, faisant voile vers lui. C’était le gouverneur Bridgar, de la Cie. de la Baie d’Hudson, qui entrait dans la rivière Nelson. Le navire était commandé par un autre Capt. Gillam, père du premier. Radisson les attendit sur le rivage.

Ses trois hommes se cachèrent dans le bois, qui bordait la rivière, se montrant de temps à autres, à divers endroits, de manière à laisser croire, qu’ils étaient nombreux. Il tint au gouverneur, à peu près le même langage, qu’au jeune Gillam et n’oublia pas surtout de lui faire un récit fantaisiste du nombre d’hommes, de navires, de forts et de canons dont il prétendait disposer.

Bridgar fut sa dupe et se montra très conciliant. Radisson, lui indiqua l’endroit, sur la rive nord de la rivière Nelson, où Sir Thomas Button avait hiverné précédemment. Il permit à Bridgar, après s’être fait un peu prié, d’hiverner sur cette rivière.

Après ce voyage de surprise, il retourna auprès de son beau-frère, auquel il raconta, ce qui venait de se passer. Il fut décidé, de s’assurer de la fidélité de tous les sauvages et de les engager à n’avoir de commerce, qu’avec eux. Cette précaution était d’autant plus nécessaire, qu’ils se trouvaient entourés d’Anglais des